Ronflement : causes, conséquences et solutions


Le ronflement est un problème de santé très répandu qui peut nuire à la qualité de vie, aussi bien pour le ronfleur que son entourage. Dans cet article, nous allons passer en revue les principales causes du ronflement, ses conséquences sur la santé et surtout, les solutions existantes pour y remédier.

Définition et prévalence du ronflement

Le ronflement est défini comme un bruit rauque produit par le nez et la gorge pendant le sommeil. Il est provoqué par la vibration des tissus mous situés dans le fond de la gorge qui se relâchent et rétrécissent le passage de l’air.

Le ronflement est un phénomène extrêmement courant :

  • Environ 40% des adultes ronflent occasionnellement
  • 25% des adultes sont des ronfleurs chroniques (toutes les nuits)
  • Plus répandu après 40 ans, avec un pic entre 50 et 60 ans
  • Les hommes sont davantage concernés que les femmes : 50% vs 25% environ

Les causes principales du ronflement

Les causes du ronflement sont multiples, cependant on peut identifier plusieurs facteurs de risque principaux :

1. Le surpoids et l’obésité

L’excès de graisse, en particulier au niveau du cou, rétrécit le diamètre des voies aériennes et favorise leur affaissement pendant le sommeil, occasionnant des ronflements.

2. La consommation d’alcool ou de tabac

Ces substances ont un effet relaxant sur les muscles de la gorge, accentuant leur affaissement.

3. La prise de médicaments sédatifs

Certains médicaments comme les somnifères ou les anxiolytiques ont également un effet relaxant sur la musculature, pouvant aggraver les ronflements.

4. Les troubles ORL

Une déviation de la cloison nasale, des végétations, des amygdales ou une hypertrophie des cornets nasaux peuvent rétrécir le diamètre des voies aériennes et gêner la respiration.

5. La position pour dormir

Dormir sur le dos favorise la chute de la langue vers l’arrière en position allongée, rétrécissant le passage de l’air dans la gorge.

6. L’âge et le sexe

Le vieillissement naturel des tissus et la ménopause chez la femme provoquent un relâchement musculaire plus important, d’où une prédisposition aux ronflements.

7. Les facteurs génétiques

Certains traits cranio-faciaux hérités comme une mâchoire étroite, un voile du palais épais ou un long voile du palais favorisent l’obstruction des voies aériennes.

Quand le ronflement devient pathologique

Bien que le ronflement « simple » soit surtout une nuisance sonore, il peut être le symptôme de troubles respiratoires plus graves pendant le sommeil.

1. Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS)

Chez les personnes souffrant d’apnée du sommeil, les ronflements sont entrecoupés de pauses respiratoires (apnées) pouvant durer de 10 secondes à 1 minute lorsque les voix aériennes supérieures sont complètement obstruées. Ces apnées répétées aboutissent à une diminution de la quantité d’oxygène dans le sang et perturbent gravement la qualité du sommeil.

Conséquences :

  • Fatigue extrême et somnolence diurne
  • Troubles de la concentration et de la mémoire
  • Risque cardiovasculaire accru (hypertension, AVC, infarctus)
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2. L’apnée du sommeil de l’enfant

Relativement fréquente chez l’enfant (2 à 5% des cas), l’apnée obstructive du sommeil peut être liée à une hypertrophie des amygdales et des végétations. Outre les ronflements, elle se manifeste par :

  • Une respiration buccale et des troubles de la déglutition
  • Des troubles du comportement et des difficultés scolaires
  • Un retard de croissance staturo-pondérale

Les conséquences du ronflement sur la santé

Outre la gêne occasionnée pour l’entourage, le ronflement, même en l’absence d’apnée, peut avoir des répercussions négatives sur la santé du ronfleur :

1. La fatigue chronique et les troubles de l’humeur

À cause des micro-réveils et de la mauvaise qualité du sommeil, le ronfleur se sent souvent fatigué au réveil et toute la journée. Cela peut engendrer à terme :

  • De l’irritabilité
  • Des troubles de l’attention et de la concentration
  • Des sautes d’humeur
  • Une humeur dépressive

2. Le risque cardiovasculaire

Même en l’absence d’apnée du sommeil caractérisée, le ronflement favorise :

  • Des micro-éveils à l’origine de sécrétions de cortisol, l’hormone du stress
  • Une augmentation de la pression artérielle
  • à terme, un risque accru d’hypertension, d’AVC et d’infarctus du myocarde

3. Des complications ORL

À la longue, le ronflement peut aussi provoquer :

  • Une hypertrophie amygdalienne
  • Une inflammation chronique du larynx
  • Des infections ORL à répétition
  • Une diminution du goût et de l’odorat
  • Des acouphènes (bourdonnements d’oreille)

4. Des troubles sexuels

Conséquence de la fatigue, du stress et des troubles de l’humeur, le ronflement peut également altérer la libido et être à l’origine de troubles sexuels comme :

  • La baisse du désir
  • Les troubles de l’érection
  • L’éjaculation précoce
  • L’anorgasmie (absence d’orgasme)

V. Quand consulter pour ses ronflements ?

Il est recommandé de consulter un médecin lorsque :

  • Le ronflement survient tous les soirs
  • Le ronflement est très bruyant (supérieur à 60-65 décibels)
  • Le conjoint déclare arrêter de respirer pendant plus de 10 secondes à plusieurs reprises
  • Au réveil, vous avez très mal à la tête, la gorge sèche et irritée
  • Vous vous sentez somnolent et fatigué en permanence

Le médecin recherchera notamment des signes évocateurs d’apnée du sommeil et pourra prescrire dans ce cas des examens complémentaires comme :

  • Un enregistrement du sommeil (polygraphie ou polysomnographie)
  • Un examen ORL à la recherche d’obstacles mécaniques
  • Un bilan sanguin (NFS, ionogramme sanguin, glycémie à jeun…)

Que faire contre le ronflement ?

Il existe plusieurs types de traitements contre le ronflement, en fonction de sa cause et de sa sévérité.

1. La chirurgie ORL

En cas d’anomalie mécanique obstructive, une intervention ORL peut être proposée :

  • Septoplastie : redressement de la cloison nasale déviée
  • Turbinoplastie : réduction des cornets nasaux hypertrophiés
  • Amygdalectomie : ablation des amygdales
  • Uvulo-palato-pharyngoplastie (UPPP) : résection du voile du palais

2. L’orthèse d’avancée mandibulaire

Il s’agit de gouttières dentaires sur mesure, portées la nuit, qui maintiennent la mâchoire légèrement avancée afin de dégager les voies aériennes postérieures.

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3. La ventilation en pression positive continue (PPC)

Traitement de référence de l’apnée obstructive sévère, la PPC consiste à porter un masque nasal la nuit délivrant de l’air sous pression afin de maintenir les voies aériennes ouvertes.

4. La médecine douce

Quelques solutions naturelles peuvent soulager les ronflements bénins :

  • Perte de poids en cas de surcharge pondérale
  • Éviction de l’alcool, du tabac
  • Traitement de l’obstruction nasale (spray au sérum physiologique, huiles essentielles…)
  • Changement de position pour dormir : éviter le décubitus dorsal (sur le dos)
  • Inhalation d’huiles essentielles relaxantes avant le coucher (lavande, marjolaine…)
  • Tisanes de plantes calmantes (tilleul, verveine, pas-d’âne…)
  • Relaxation et méditation pour favoriser l’endormissement

5. Les dispositifs médicaux anti-ronflement

Quelques accessoires peu onéreux en vente libre en pharmacie :

  • Spray nasal lubrifiant ou décongestionnant
  • Bandelettes nasales anti-ronflement
  • Tennis-ball T-shirt (T-shirt avec balle dans le dos pour empêcher de dormir sur le dos)
  • Bouchons d’oreilles et masque de nuit pour le conjoint

Vivre avec un conjoint qui ronfle

Voici quelques conseils pratiques pour préserver son sommeil quand on partage le lit d’un ronfleur invétéré :

1. Dialoguer avec tendresse et fermeté

Il est important d’évoquer avec son conjoint l’impact que ses ronflements ont sur votre quotidien, sans agressivité. Encouragez-le à consulter et proposez votre aide pour mettre en place des solutions (perte de poids etc.).

2. Bannir la fatigue et l’alcool

Évitez les discussions ou les films éprouvants avant le coucher, favorisez la détente. Les repas trop copieux et l’alcool doivent également être proscrits avant le coucher.

3. Choisir une literie adaptée

Privilégiez un matelas ferme qui favorise le maintien des voies aériennes ouvertes. Essayez l’option lit double mais couettes séparées.

4. Choisir une position adéquate

La position cuillère, dos contre dos, limite la diffusion du bruit dans votre direction. Positionnez-vous plus haut que votre conjoint, le ronflement étant moins bruyant au niveau du visage.

5. Se protéger du bruit

De simples bouchons d’oreilles en mousse peuvent suffire. Pour un isolement maximal, optez pour un masque de nuit couvrant également les yeux.

6. Aménager une « chambre de repli »

Pour les cas difficiles, prévoir une pièce où vous replier quand le ronflement est trop envahissant permet de sauvegarder son couple !

Conclusion

Cause fréquente de nuisances nocturnes, le ronflement est trop souvent considéré comme anodin alors qu’il peut révéler une pathologie sous-jacente grave. Raison de plus pour ne pas le négliger et consulter si nécessaire ! Heureusement de nombreux traitements existent pour retrouver des nuits paisibles.